Tailler dans l'tas !

Pour ce long week-end de Pentecôte Toussaint (heureusement que Guillaume veille...), nous n'avions pas prévu de faire du jardinage.
Tout au plus évacuer les branches coupées des arbres menaçant les lignes électriques et téléphoniques, ainsi que celle du cerisier envahi de lichen, tout ça accompagné de branches de pruniers entremêlées de ronces provenant de nos voisins du Sud.
Samedi soir, nous avions demandé et obtenu, auprès du maire, le prêt d'une benne agricole pour que toute cette végétation parte à l'endroit approprié.
Oui mais voila, il a fait beau !
Du coup on a profité de la clémence des éléments pour attaquer la montage de lierre et de ronces qui a proliféré des décennies durant sur les restes écroulés de la clôture mitoyenne de nos voisins au Nord.
Tu te doutes bien que mitoyen va vite avoir raison de ma cordialité et de l'amour que je porte à mon prochain...
Donc, hier matin, les voisins... enfin la mère de la voisine, débarque en robe de chambre pour nous supplier d'épargner les acacias, nous raconter la rudesse possible des hivers, le charme du petit bosquet derrière leur maison, qu'elle ne veut surtout pas de thuyas ni de lauriers et aussi pour nous anoncer que sa fille arrive dans l'après-midi.
Il faut savoir que les ronces et le lierre prennent appui sur des pruniers (plus ou moins écroulés et/ou déracinés par le poids de tout ça) étouffés par les parasites verdoyants et que d'acacias il n'y en a pas la feuille d'un seul, j'imagine que l'analyse a été du genre :
"C'est vert, y a des branches, ça pousse et ça pique, donc ce sont des acacias !"
Je lui ai dit, et mon mari aussi, que le but de tout ça n'était pas de vitrifier la zone mais de la nettoyer pour replanter de la végétation d'agrément qui sera maîtrisable et maîtrisée.
Mon mari ne s'échine pas à faire des boutures depuis quelques années pour le plaisir de planter ses mains dans le compost... encore que je m'interroge...
Donc hier en fin d'après midi, à peine rentrés de chez la voisine de belle maman, voici venir la fille qui vient frapper à notre porte.
J'ai loupé le début de la conversation, occupé que j'étais à équilibrer la pression des pneus.
Oui, la mécanique c'est moi, les fleurs c'est lui.
Et ce que j'en ai entendu m'a prodigieusement agacé.
Des :
"Comprenez que j'ai eu le choc de ma vie en voyant que vous aviez tout coupé"
"C'était un prunus, vous savez c'est du latin"
Je te passe les musaraignes, les hérissons et le chapitre sur la biodiversité qui se sont aussi invités dans la conversation, et, le clou du spectacle c'est que la vue de notre citerne de gaz et de notre abri à bois lui ruine sa fibre esthétique... j'imagine que notre container à compost l'achève complètement, mais oserait-elle ne serait-ce qu'évoquer un contenant si peu valorisant ?
Par contre pas un mot sur les deux remorques de tracteur remplies de ronces, de lierre, de poteaux de clôture pourris.
Rien non plus sur le fait que l'écran végétal qui lui masque la vue des gueux que nous sommes envahit notre terrain façon jungle croisée avec du barbelé.
Elle n'a pas mentionné, ni cherché à récupérer le boisseau de sortie de cheminée en fibrociment lui appartenant qui était sous cette magnifique végétation, et ça, je ne me l'explique pas !
Sans doute trop tétanisée qu'elle était de savoir qu'un des poteaux supportant son système d'alarme était maintenant à la vue de la terre entière... les autres y étaient déjà depuis des années mais passons...
Elle a quand même découvert que nous étions relié au réseau de distribution d'électricité et que c'est à cause de la menace que les branches de ses précieux sureaux faisaient peser dessus que nous avons dégainer tronçonneuse, pinces coupantes, fourches et croissant sur manche (une espèce de faucille au bout d'un manche de râteau, c'est trop génial pour tailler dans le tas de ronces).
Mon mari à réussi à lui placer que oui, en effet, tondre était une façon d'entretenir un bout de terrain mais quand le dit terrain fait 6 mètres de large, que les 5 premiers sont occupés par la végétation envahissante, les arbres déracinés ou couchés et les restes d'une clôture effondrée, et qu'il n'y a plus qu'un seul mètre pour passer, ce qui ne sert à rien, du moins pas à grand chose surtout armé d'une tondeuse, il est temps de faire quelque chose.

Et puis à un moment, j'ai eu une pensée pour mon père qui aurait sans nul doute fort apprécié qu'on le prenne de si haut pour lui expliquer que c'était pas bien de faire ça, surtout chez soi sans prévenir les voisins... (note bien au passage que nous n'avons fait que nettoyer NOTRE terrain), j'ai un peu grandi à la campagne où j'ai pu observé ce que faisait mon père, qui en matière de respect de l'environnement, touchait sa bille.
Oui, certes, j'avoue qu'on aurait pu leur en parler si on avait eu l'occasion de les voir depuis cet été, ce qui n'a pas été le cas.
Alors que vienne jusque chez nous, pour afficher une telle morgue, une citadine pédante, ne pensant qu'à son confort visuel et arguant de 40 ans d'ancienneté dans le voisinage... comment te dire... je pense qu'on a atteint là les limites de ce que je pouvais donner en termes d'amabilités.
Elle va également découvrir que la rudesse du croisement berrichon/picard dont je suis issu, alliée à mon côté bourrin de base, s'appuyant sur ma têtitude olympique, donneront le ton de mes prochains échanges avec cette dame.
S'il y avait un espoir pour qu'on sympathise un jour, il s'est évanoui hier !

Sinon pour illustrer ce que sont deux remorques de tracteur remplies de ronces, de lierre, de branches mortes et de piquets de clôture pourris, ça ressemble à ça :

remorque-1.jpg
remorque-2.jpg
Pour conclure, même si j'ai déjà dit à cette personne beaucoup plus de mots que je ne lui en dirais jamais, je suis super content du boulot que nous avons fait, mon mari, notre amie et moi !

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