L'accident...

Ce matin, je suis arrivé en retard au boulot à cause d'un accident.
J'étais pourtant parti à la bonne heure avec même un peu d'avance.
Sauf que le destin en avait décidé autrement.
J'te raconte...
Je sortais de la zone industrielle de la ville pour rattraper l'avenue Irène et Frédéric Juliot Curie, puis direction plein Sud.
Avant ça, nous étions trois voitures à 10km/h derrière un cycliste qui devait prendre la même route que moi, vu que les autres possibilité c'était directement l'autoroute... en vélo c'pô recommandé.
Bref, on roule peinard.
Passé le pont de l'autoroute, en arrivant sur le rond-point, les deux voitures qui me précèdent ont pris l'autoroute, si bien que j'étais la première voiture à une quinzaine de mètres du cycliste.
Prudent, respectant sa droite, un bon cycliste pensais-je.
Arrivant de l'autoroute, une voiture à l'allure modérée pile, mais trop tard et tape le cycliste qui est envoyé au sol 3 mètres plus loin.
"BRIIIIIN, il l'a tué !" criais-je tout seul dans ma voiture.
Dès fois ça arrive, si, si, ils en parlent à la télé !
Je contourne la "victime" mets mes feux de détresse et me gare sur le côté extérieur du rond-point, prends mon téléphone et saute de ma voiture pour porter secours, ou tout au moins pour les prévenir.
Le cycliste est une cycliste qui hurle de douleur en se tenant le genou. Elle est vivante.
Le conducteur, un jeune, paniqué, désolé, confus s'excuse tout ce qu'il peu.
La conductrice qui me suivait s'est arrêtée elle aussi dans le rond-point mais avant l'accident et est déjà au téléphone pour appeler les secours.
On dirait que mon rôle sera de rester près de la dame qui cri, qui pleure, qui va être en retard au boulot...
Je lui demande son prénom, lui dit le mien, lui demande qui prévenir.
Prévenir son boulot, oui voilà je vais faire ça, on fait ça ensemble et la procédure d'accident de travail est lancé.
Les pompiers arrivent... pin-pon Pin-Pon PÎÎÎÎNNN-PÔÔÔÔNNNN, des fois qu'on soit aveugle au moins on les entend.
Prévenir son mari, je fais ça aussi et lui passe mon téléphone pour qu'il entende la voix de sa femme histoire de le rassurer un peu. Je lui explique où nous sommes pour qu'il puisse venir la voir et récupérer ses affaires.
Les pompiers débarquent, dont un très, mais alors très très consommable, je balise la scène avec les cônes de chantier (comme quoi on devrait toujours avoir un accident dans une zone où l'on peut se servir du matériel disponible...).
La police arrive discrètement (wê mais nan, impossible de rivaliser avec le top modèle des pompiers et son pin-pon), se renseigne de qui a fait quoi et comment, relève les identités des témoins, du conducteur, confie la dame au brancard des pompiers (soupirs).
Je profite d'un moment de répit pour prévenir au boulot que je vais être en retard, ça fait quand même une demi-heure que ça dure c't'affaire.
Le mari arrive, se dirige vers moi (mais pourquoi moi ?), se présente, moi aussi et il reconnait ma voix et sait donc qu'il m'a eu au téléphone, me remercie, toussa toussa.
Ensuite je me suis retrouvé au milieu du rond-point sans que ça ne dérange ni n'inquiète personne (et surtout pas la police) à faire la circulation (gros bordel heure de pointe étou étou).
Bon d'accord, ça m'a ramené 40 ans en arrière quand en uniforme je régulais la circulation à la frontière espagnole sous un soleil de taré, oui, j'ai été jeune, oui, j'ai porté l'uniforme, oui, j'ai fait la circulation, oui, j'étais gendarme auxiliaire et je n'aime toujours pas la chaleur !
Les pompiers s'en vont avec la victime (et le beau gosse aussi vu que c'est lui qui conduit avec son camion rouge et son pin-pon), avec l'autre témoin nous restons avec la police qui nous questionne, le mari qui n'en fini pas de nous remercier.
Et puis il est temps de partir bosser, ma vie de dingue doit continuer.
Ci-dessous le rond-point en question :

lieu_accident.jpg, mai 2022

Là, comme ça, je fais le bravache mais en vrai ça secoue, ça remue et heureusement qu'on a des réflexes qui refont surface pour gérer un minimum ce genre de situation.
Ce soir je vais réclamer un câlin à mon mari, je l'ai bien mérité.

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