Tu ne l'entends pas ?

Réveillé à 5h07, c'est le quasi silence qui m'assaille en premier, suivi de prêt par la respiration de mon mari.
C'est con mais la première bonne nouvelle du jour c'est qu'il est toujours vivant.
Le soleil ne pointe pas encore ses rayons même sa lumière m'a devancé pour éclairer mes pas au dehors afin d'étendre le linge.
Déjà des pigeons roucoulent et une des poules des voisins vient de pondre un œuf, il n'y a pas de vent, pas de bruit gênant que les humains aiment à produire dans leur course folle vers la mort.
Je me vois bien plus tard profitant de ces moments délicats en égoïste assumé, jaugeant la couleur du ciel, incitant ma chienne à profiter de sa trop courte vie, attendant le réveil de mon homme, ou fabriquant des conneries à distribuer à l'envie.
Tiens, à Noël j'avais emballé un porte-clé pour le déposer dans la boîte aux lettres de voisins épisodiques, puis récemment d'autres porte-clés sont venus alimenter un mystère au village :
Mais qui est à l'origine de ces cadeaux ?
C'est pas la mairie pour les nouveaux arrivants ?
Et nous on n'en a pas eu !
Mais si, ils sont en bois et en cuir avec le nom du village dessus !
Je m'amuse dans mon coin des hypothèses de chacun. J'ai commencé une grande série qui va inonder d'autres boîtes aux lettres... hu, hu, hu...
Je pourrai également profiter de la joie d'avoir eu ma voiture volée (non) et de bientôt prendre le volant de sa remplaçante (oui), mais une autre question paralyse mes réflexions : que mettre dans l'enveloppe après demain ?
L'idée première serait de me dire qu'entre les deux maladies incurables qui nous sont proposer, il faudrait choisir celle qui nous emportera le plus rapidement et sans trop de souffrances, ce serait trop simple.
Le mal est bien trop ancré pour qu'une compresse imbibée de bisous magiques puisse avoir le moindre effet.
Dans ce village sans ethnie de couleur, sans religion autre que celle revendiquée mais non pratiquée (faut pas déconner non plus), sans violence particulière, sans... à si peut-être ces trois couples de pédés là... mais bon ils ne sont pas méchants... et puis ils ne viennent que certains week-ends... mais quand même quoi, c'est des pédés...
En tout cas dans ce village (si paisible) l’extrême droite s'exprime dans les urnes depuis des années et des années, bien avant l'arrivée de ces pédés.
Alors une digue, un barrage, un arc et/ou front républicain... ouais mé nan, en ce qui me concerne il est trop tard pour utiliser des formules culpabilisantes, que n'ont-ils dit et fait pour que cette vague n'enfle pas tant ?
Je suis un parmi une multitude. Un qu'on ne voit pas, qu'on n'entend pas, qu'on écoute pas, qu'on ne sait pas, sinon une unité qui alimente statistiques et autres tableurs en xls.
Par deux fois j'ai été une planche sur une barricade et je me suis promis qu'il n'y aurait pas de troisième. C'est comme ça.
L'humanité est tellement plus que ces calculs idéologiques, ces courses au profit, ces besoins de domination, de convoitises et de pillages, qu'enfin j'ai compris, après bien des claques dans la gueule, qu'il suffisait de faire un pas de côté pour regarder le tumulte passer et d'en comprendre l'inutilité.
Nous avons traversé une mer très agitée avec aux commandes un charlatan épaulé par des inconsistants, signifiant avec force tout son mépris envers les autres que lui-même et les castes inférieures, alors étonnamment, l'aveuglement répété a conduit le pays au bord d'une colère pour les uns, d'une haine des différences pour les autres et toujours rien à l'horizon pour faire société dans de meilleures conditions ?
Alors peut-être ne méritons-nous que ce chaos annoncé et agité comme dernier avertissement avant la fin des temps ?
Que serait-il ?
Qui le fomenterait ?
Qu'en ressortirait-il ?

Je n'ai pas de réponse.
Mais si on s'attelait à sauvegarder ce qui peut encore l'être ?
Ça pourrait être un bon début, non ?
Le blanc est ce qu'il me reste.
Le non choix, ne pas vouloir cautionner, ne pas entrer en compte dans la détermination des suffrages exprimés, n'être rien jusqu'au bout en quelque sorte.
Je me battrai sans doute mais sur un autre terrain.

Lao Tseu l'avait compris il y a déjà si longtemps :
"Chaque vague sait qu'elle est la mer. Ce qui la défait ne la dérange pas car ce qui la brise la recrée."

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