Imprudent
Dans mon ancienne vie professionnelle, j'ai eu la chance d'avoir dans les usagers de mon service une ergothérapeute spécialisée en gériatrie, en milieu hospitalier, mais aussi formatrice auprès de ses pairs pour l'utilisation d'un outils d'évaluation.
Nous (l'auteur, elle et moi) avons travaillé des années sur l'informatisation de cet outil, jusqu'à avoir deux groupes d'élèves ingénieurs nous épaulant dans la transcription du modèle informatique vers une application pour tablettes tactiles. Un travail hyper enrichissant qui me permis non seulement de rencontrer des personnes formidables, mais surtout d'acquérir une vision plutôt fine sur les signes marquants de la perte d'autonomie engendrée par l'âge (cognition, sensorialité, mémorisation, spatialisation physique et temporelle, aptitudes en tous genres, etc.).
Ce nouveau regard et ces nouvelles connaissances m'ont permis d'avoir une approche différente des petits riens qu'on classe dans la rubrique "manies de vieux" avec un sourire en coin en pensant "c'est moche de vieillir", sauf, oui sauf qu'en ayant décortiqué des dizaines et des dizaines d'évaluations, il apparait clairement différents types de comportements qui orientent vers tel ou tel type de démences ou bien qui affinent et/ou confirme un probable diagnostique.
Ensuite libre aux patients, aidants, familles et soignants de mettre en place un protocole de soin, d'aménagements et d'aides au domicile, de placement, ou rien.
Il y a deux schémas simples :
1 le patient accepte la situation et y fait face avec aidants et/ou famille, au domicile avec adaptations ou dans une structure adaptée.
2 le patient n'accepte pas la situation consciemment ou inconsciemment, donc il n'y fait pas face de la meilleure des façons, et là c'est toujours un drame pour lui et/ou la famille, avec placement d'office ou maintien au domicile, avec ou sans aides adaptées et tous les risques que l'on verra plus bas.
Je synthétise car il y a autant de cas que de personnalités, mais les résultats sont très souvent positifs si le patient accepte et prend conscience de son état et des risques (pour tout le monde) ; ou alors assez négatifs quand le patient refuse en se mettant ainsi en danger ainsi que son entourage.
Ce serait mentir en affirmant que les patients qui acceptent sont majoritaires. Ils sont une ridicule minorité... hélas.
Tu te doutes bien que quelque part je me sens concerné, pas uniquement parce que vieillissant, je fais en sorte qu'avec mon mari on puisse mettre en place dès maintenant un environnement qui soit le plus adapté possible à ce que nous avons de grandes chances de devenir, mais aussi parce que nous avons deux séniors qui, dans les deux cas et pour deux raisons différentes, n'acceptent pas ou ne peuvent accepter ce qu'ils ne sont plus et ce qu'ils sont devenus.
Sans l'éclairage ni l'accompagnement de cette ergothérapeute je n'aurai su quoi faire, comment réagir et ni même me protéger face à ces situations. Elle m'a listé les étapes et décrit le le chemin qui nous attendait avec une clairvoyance impressionnante due a son expérience et son professionnalisme.
Je ne la remercierai jamais assez.
Chaque année, près de 2,5 millions de seniors sont victimes d’un accident de la vie courante, ce qui en fait la troisième cause de mortalité en France (après les cancers et les maladies de l’appareil circulatoire et cérébro-vasculaire). Ça nous fait plus de 21.000 décès, près de 5 millions de recours aux urgences hospitalières et plus de 500.000 hospitalisations.
Les risques sont les chutes, les intoxications, les incendies, les asphyxies, les empoisonnements, etc.
Les chutes constituent plus de la moitié de ces accidents. Elles sont responsables à elles seules de la moitié des décès par accident de la vie courante chez les seniors, soit 8.000 à 9.000 décès chaque année. Pour comparaison, elles tuent chaque année près de 2,5 fois plus que les accidents de la route.
Enfin, les résultats suggèrent que les accidents de la vie courante, et notamment ceux graves à domicile, ont un impact majeur et immédiat sur la santé de la personne.
Par exemple, trois mois après l’accident, l’état de santé des personnes ayant été victimes d’un accident grave de la vie courante est en moyenne encore plus fortement dégradé que l’état de santé de ceux n’ayant pas eu d’accident.
Dans les choses moins faciles à lire, c'est que le décès n'est pas immédiat (sauf en de rares cas), il peut survenir après des complications, une absence de soins car "oublié" sur un brancard dans un service hospitalier engorgé qui fera un "tri" quoi qu'on en dise (sachez que les soignants savent très bien qu'un sénior n'est pas un patient "facile" et que d'un point de vue strictement pragmatique à quoi bon retarder une échéance dans un contexte de tension humaine, matérielle et/ou économique, etc.), ou suite à une dissimulation des accidents pour ne pas alarmer aidants et proches ou simplement parce que la mémoire est très altérée, après une sur-médication par non respect de la posologie et des instructions ou aussi car la mémoire est altérée, bref, il y a mille et une façons de mourir seul dans son coin.
Et il faudrait vivre avec ?
Non.
Un entêtement au-delà du raisonnable n'est pas acceptable et difficilement supportable pour l'entourage.
Que cet entêtement s'enracine dans un déni, un traumatisme ou une névrose, une accumulation de faits et circonstances, par impossibilité de contourner, escalader ou détruire le mur qui nous barre la route, quelle qu'en soit la source il n'oblige personne à en suivre une autre dans sa chute, à cautionner l'imprudence de l'imprudent alors qu'il y avait d'autres voies et d'autres pistes possibles.
Je ne peux pas, je ne veux pas, je m'y refuse.
Tout cela n'est que mon ressenti, mon insignifiant point de vue embué de larmes car oui j'en pleure, oui j'enrage, oui il y a une violence et une colère en moi qui me terrorisent, oui je suis triste, oui j'en souffre.
Je suis désarmé après avoir tiré toutes mes cartouches, de la plus douce à la moins gentille.
Nous étions dans la catégorie de ceux qui n'acceptent pas, j'avais été prévenu, je le savais.
Alors je vais passer à autre chose, du moins je vais essayer, à chacun son entêtement et après tout le mien est bien assez considérable pour que j'y arrive et la démolition du plafond du séjour sera un merveilleux défouloir.
Iwak 07/10/2025

Voilà une étoile de mer pour qui l'expression tape m'en cinq aurait du sens : choriaster granulatus Les extrémités de ses bras ressemblent à des glands, non pas les fruits du chêne, oui les autres, exactement, alors on peut dire que c'est une porn star !
Iwak 06/10/2025

Je ne suis pas fan des tatouages ou autre décorations corporelles, vraiment pas... mais là... pas besoin de me menacer de privations de desserts pour que j'accepte et promis je ne pleurerai pas. […]
Iwak 05/10/2025

Alors là, il y a de quoi se retourner le cerveau, rien qu'avec Jean Cerf mathématicien et spécialiste de la topologie symplectique et de la topologie différentielle, une tronche quoi ! Un jour j'ai rigolé comme un âne en inversant son prénom et son nom. Tu l'as ? Ouais, je suis bon public avec mes […]
Iwak 04/10/2025

Le trouble, c'est juste un double qui a trop bu. […]