On recule

La semaine dernière, j'étais heureux de constater m'être trompé de deux jours dans la justesse d'une de mes prédictions sur le pétage de plomb d'une collègue habituée à nous lâcher au moins la moitié du temps sur une année.
Heureux d'avoir trois jours à la campagne à œuvrer avec mon Smab d'amour à moi que j'ai, je passais en mode : après moi vous crèverez tous bande de chiens week-end j'oublie tout, plus rien à faire du tout...
Oué mais c'était sans compter sur l'acharnement des mauvaises ondes qui en veulent à mon karma, si, si, j'le sais !
Donc, ce matin, tout pô content de constater la véracité de ma prédiction en voyant que la collègue est de nouveau absente pour une longue durée indéterminée, j'ouvre la boîte mail avant de m'offrir ma chicorée du matin pré mise à jour des PCs et tout et tout.
Et là, c'est le drame, l'autre collègue est aussi en arrêt pour une durée indéterminée.
Mon cerveau s'arrête instantanément de fonctionner <mode security on> car il a rapidement calculer qu'avant la fin de la semaine, je serai dans une merde monstrueuse d'un point de vue professionnel.
Je poursuis néanmoins la lecture des autres mails en mode "pire ce serait insupportable" et arrive à la proposition d'une autre collègue qui lançait l'idée d'une mutualisation du partage de la souffrance au travail.
J'ai rapidement calmé sa joie en lui expliquant, ainsi qu'au nouveau grand chef, que j'étais capable de souffrir de façon solitaire au boulot mais que du coup je devenais un souvenir en ce qui concernait ma présence pour les actions/projets/manifestations/réunions et autre groupes de travail parce que bon hein, depuis le temps que je la prédisais cette catastrophe et puisqu'on y est enfin, je me recentre sur moi-même et puis merde !
S'en est suivi un déluge de coups de téléphone, plus ou moins alarmés se voulant rassurants et moi avec ma tête de con qui a décider de s'en foutre à un point proche de la notion ultime de l'infini.
Jusqu'à celui de l'ébauche d'une bonne nouvelle.
Dreling, dreling (c'est le téléphone en vré la sonnerie est encore plus pourrie).
Moi : "Boulot de domahom bonjour."
La dame : "Bonjour, ici Christine T. secrétaire de monsieur M., j'aurai voulu parler à monsieur domahom s'il vous plait."
Moi : "Oui ça me plait bien, c'est moi même."
La dame : "Je vous passe monsieur M. qui souhaite s'entretenir avec vous."
Monsieur M. est le grand manitou des travailleurs et des sous où je bosse.
Monsieur M. : "Bonjour Dominique, comment allez-vous ?"
Moi : "Bonjour monsieur M., je vais comme je peux et je peux de moins en moins ces temps-ci vous vous en doutez bien, nan ?"
Monsieur M. : "Oui, je sais que ça n'est pas facile en ce moment."
Moi : "En effet, c'est un moment bien long depuis l'année dernière et celle d'avant aussi..."
Silence...
Monsieur M. : "Oui... en effet... malheureusement j'ai eu un SMS de L. (la collègue qui ne supporte pas la vie) et elle réitère sa demande de démission."
Moi : "Hé ben faut la laisser partir hein ! On va pas s'acharner à la porter à bout de bras jusqu'à ce qu'on tombe nous aussi, ce serait trop con j'trouve."
Monsieur M. : "Oui, c'est triste mais vous aviez raison elle n'a tenu qu'un mois et demi."
Moi : "J'ai juste manqué de précision dans ma prédiction, elle a tenu deux jours de plus, rhâââ j'y étais presque vous vous rendez compte, deux jours, c'est ballot !"
Silence...
Monsieur M. : "Oui, je vais voir avec mes services quelle procédure mettre en route pour satisfaire à sa demande et je vous tiens informé de l'évolution de la situation."
Moi : "Bah oué, y a pô grand chose d'autre à faire hein !"
Monsieur M. : "Courage Dominique, je vous rappelle bientôt."
Moi : "Merci et à bientôt"
C'est dans ces moments là que j'aimerai avoir plus souvent tort parce que ça serait mieux moi j'dis.
Donc, du coup mon chef est venu me voir pour discuter de la situation en début d'après midi et j'ai encore fait ma tête de con sans rien lâcher de ma déception, de ma démotivation, de mon ras le bol, de mon découragement en insistant bien sur le fait que si les choses devaient évoluer positivement lui et moi le saurions depuis longtemps hein ?
Demain après-midi, il revient à la charge, et je ferai encore ma tête de con avec l'argument ultime en demandant à quel cadre d'emploi correspond mon poste.
Je n'aime pas vraiment la stratégie, ni piéger les gens avec des ruses d'enfoirés mais là, j'ai verrouillé ma cible, il est foutu, dommage pour lui, il n'a pas la moindre chance, on approche du GAME OVER et y aura pô de SAME PLAYER SHOOT AGAIN, nan, nan, nan !

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