Comme une douleur

Ce matin, j'ai une collègue au téléphone qui va venir me faire la bise.
C'est son anniversaire et elle a une réunion dans le bâtiment où je bosse mais dans un autre service... avec les grands pontes des RH, les mêmes que j'ai vu en avril.
Soit, j'ai toujours grand plaisir à taper la discute avec elle.
10h15, elle arrive, je sors pour l'accueillir, on se bise, on discute, d'autres participant à la fête se pointe et arrive la voiture des RH.
Je file à l'anglaise prends congé en disant à la collègue de passer après la sauterie si elle a le temps et retourne dans mon antre, j'ai pô envie de voir leurs têtes aujourd'hui.
12h40, mon portable sonne.
La réunion est terminée la collègue m'attend devant la porte.
Elle me dit que le grand chef des RH, me passe le bonjour et qu'il souhaitait me voir mais qu'en voyant la porte fermée tout ça quoi.
Pô grave, ça tombe bien pour lui, chui pô d'humeur.
Sauf, qu'ils étaient sur le parking et que je vois sortir leur voiture qu'ils garent immédiatement comme une pute, pour en descendre tout sourire en me tendant la main :
Monsieur M. (le grand chef des RH) : "Bonjour Dominique, comment allez-vous ?"
Moi : "Bonjour, je ne réponds plus à cette question."
Son sourire se fige, je vois dans son regard qui me scrute intensément qu'il cherche à comprendre s'il s'agit d'une vanne ou d'un quelque chose de sérieux et comme un p'tit quelque chose de... comment dire... oui, voila, un moment de panique.
Le sous chef des RH arrive à son tour avec le même genre de question :
"Bonjour monsieur Domahom, vous allez bien ?"
Moi : "Nan."
Silence...
Moi : "Je viens de dire à monsieur M. que je ne répondais plus à cette question et "nan" à vous, comme ça vous pourrez croiser vos infos."
Il cherche son chef du regard, il n'arrive pas non plus à choisir entre l'art et le cochon, j'adore déstabiliser les gens comme ça... à froid... hmmm que c'est bon de faire sa tête de con...
Du coup, on essaie les remèdes de grand-mère :
Monsieur M. : "Pourtant il fait beau !"
Moi : "J'aime pô le soleil."
Monsieur M. (s'adressant à monsieur N. le sous chef des RH) : "Ha oui c'est vrai, il a acheté en Bourgogne à Avalon, il fait toujours moche là bas."
Il essaie l'humour...
Moi : "C'est voulu, rapport au soleil."
Flop !
Monsieur M. : "Il est d'origine picarde."
Moi : "Pas que, mais on s'en contentera."
Monsieur N. : "Moi aussi !"
Moi : "Oui, faudra vous en contenter vous aussi."
Monsieur N. : "Non, moi aussi je suis picard !"
Moi : "J'avais compris, c'était juste un trait d'humour façon monsieur M."
Silence pesant, faut dire que nous ne sommes pas seuls, sont présents la collègue, les deux représentants du syndicat et les deux représentants du personnel.
J'adore foutre le brin (merde, en picard) comme ça !
Changement de sujet puisqu'on s'enlise, parlons du renfort qui va enfin arriver la semaine prochaine.
Monsieur M. : "Bon, dites, il y a M. qui va venir en renfort dès la semaine prochaine, c'est bien non ?" Là aussi, je suis désagréable, car cette nouvelle m'est donnée pour faire passer la pilule amère de plusieurs années de retard et d'inaction avec 9 jours de renfort.
Moi : "Oui, c'est super génial, on fera ce qu'on pourra mais je sais déjà qu'on n'y arrivera pas. Il est bien trop tard pour rattraper des années d'absence par une dizaine de jours de vacation."
Et puis finalement on glisse sur des platitudes parce que c'était pas le jour, pas plus que ça ne le sera demain, ni plus tard, ni jamais.
Ils repartent et la collègue reste plantée à me fixer.
Moi : "Bah quoi ? Qu'est-ce qu'y a ?"
Elle : "Non mais j'y crois pas... comment tu leur as mis un vent ! T'es malade ou quoi ?"
Moi : "Bah nan, ça va mieux mais bon, va falloir qu'ils s'habituent, maintenant c'est comme ça. Quand ils pouvaient agir ils n'ont rien fait et maintenant ils viennent tout sourire me passer de la pommade, chui con, mais quand même, là c'est un peu gros et puis bon... merde... j'ai plus envie."
On parle des urgences à venir, du concert de samedi 14, des projets divers et variés et puis elle prend congé.
C'était mon humeur du jour, ou comment on n'échappe pas à son destin.
Malgré ma grande gueule, je n'aime pas être comme ça.
Je crois que quelque part j'ai mal à mon boulot...
Y a comme un truc de cassé... enfin... je crois...

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