Comment j'ai tué ma collègue

hortense_morteIl y a un an, arrivait au boulot une nouvelle collègue : Hortense.
A mi-temps chez nous, elle était en charge de la communication et des animations envers nos "clients", très orientée web 2.0, idées à la con, connaissances encyclopédiques et tout et tout.
Pour cela, elle faisait le lien entre le tangible et le virtuel par la mise en place de toute une cohérence entre ces deux mondes.
Avec des bouts d'élastiques et de vieux Post-it pour commencer, la monté en puissance devait passer par les étapes blog<->Twitter<->Facebook<->réalité<->affiches<->etc.
Nous n'avons pas pu aller plus loin que les étapes blog (toléré parce qu'à l'état de maquette cachée au fond d'un serveur inconnu de la terre entière) et Facebook (tant qu'on ne le disait à personne en raison sans doute du nombre important de secrets en cause), le reste nous étant formellement interdit par la hiérarchie.
Après un an d'efforts, d'investissements, de luttes, de ruses et d'attentes d'un feu vert qui ne venait pas, il fallait qu'il se passe quelque chose.
Du coup, plutôt que de me miner avec un projet que beaucoup trouvent formidable et prometteur, qui au mieux vivotera et au pire vivotera, j'ai décidé de tuer cette collègue pour, non pas attirer l'attention parce que tout le monde s'en branle, mais plutôt pour appliquer la politique de la terre brulée : Vous ne voulez pas qu'elle se développe ? Alors je la tue !
Restait à mettre en place un scenario crédible, malheureusement en parallèle avec une autre réalité, le départ d'une amie chère.
N'étant pas spécialement cruel, j'ai décidé (God powwwaaaahhhh !) qu'elle aurait un AVC, qu'elle serait plongée dans un coma thérapeutique et qu'elle n'y survivrait pas. Le tout en 13 jours, donc aujourd'hui à 11h49 précises, kaput Hortense, n'a pu, cassé joujou !
Je vais me fendre d'un faire-part à la hiérarchie et aux collègues pour marquer le coup et "heurter" les âmes sensibles en précisant qu'elle s'est éteinte dans la solitude du Net faute de moyens appropriés.
Emballé, c'est pesé !
Après, il y aura son "héritage", la publication par le notaire sur le blog des dernières idées à la con sur lesquelles elle travaillait avant sa brutale disparition. Cette étape sera la fin des idées à la con au boulot pour faire avancer le schmiltruc et quitter le monde des Enculnours (le côté obscur des Bisounours) et me consacrer à des choses plus constructives.
Adieu l'anthropomorphisation de la profession, c'était une belle idée, paix à son âme.
Tu me manqueras Hortense.
Amen

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