Accepte-la

Par où commencer ?
A vrai dire, je savais d'avance ce qui allait m'être dit, mais t'as quand même ton putain d'optimisme qui te porte au-delà de ce que tu crois toujours être la limite de tes possibilités, de tes attentes, de tes rêves et accessoirement de ta connerie aussi, tu continues de t'imaginer que peut-être des fois comme ça...
Ce matin, les deux grands chefs des RH venaient à mon boulot pour que le nouveau visite et que les deux se rencardent sur mon état, l'ambiance, la couleur des nuages et tout et tout.
Le nouveau s'est extasié devant les idées, le décor, l'ambiance, la structuration et l'ancien lui expliquait qu'en ayant vu "l'avant et l'après" il en était encore époustouflé malgré que la situation n'était pas brillante.
Aussi, je n'ai pas été surpris quand est arrivé, dans la bouche du super chef, la question relative à une annonce d'un poste équivalent au mien dans la ville voisine pour lequel on s'étonnait que je n'ai pas postulé.
Bah voila, la perche est tendue.
J'ai expliqué que de mon point de vue, il y avait une incohérence entre la description du poste et mon grade, vu qu'en ce qui concerne la proposition en interne, j'ai les capacités, les compétences, l'expérience, mais que pour l'offre publiée en externe on tapait plus dans la catégorie largement supérieur.
Flottement dans la conversation, bredouillage et évocation de concours, d'examen professionnel et que la promotion interne c'est géré extérieurement tout ça quoi.
J'ai juste dit :
"Mais je ne demande rien, je réponds simplement à votre question."
Embarras général.

La messe est dite.

La désillusion est là.
Il me faut entreprendre un travail sur moi pour accepter que cette promotion interne m'est semble-t-il, alors que pas pour d'autres, inaccessible, que j'en ai trop fait dans beaucoup de domaines et pour beaucoup de choses et qu'il est temps d'arrêter, de passer à un autre avenir.
Dès demain matin, en réunion, sans doute la dernière à laquelle je participerai, je dirai à mon nouveau chef que maintenant je n'étais pas assez gradé pour réfléchir à des sujets qui sortaient de mon cadre d'emploi.

Chercher, trouver et décrocher un autre poste va devenir un projet de travail beaucoup plus sérieux.
Mais ça fait mal au cul quand même de s'entendre dire qu'on est limite un être exceptionnel, alors qu'en même temps il faut bien comprendre que voyez-vous, c'pô possible, tout ça, la conjoncture, les moyens et tout et tout... donc tu te la mets bien profond et si tu peux en tirer un maximum de plaisir, on va dire que ce sera très bien, car tu n'obtiendras rien de plus.
Je ne vais pas très bien dans ma tête du coup.
Faut que je digère la situation.

Accepte-la.

Oué, là dans ma tête, c'est un gros bordel du coup.

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