domahom (a blog odyssey since 2001)

La vie est étrangement bien faite... par moments, si, si.
Une foultitude d'événements plus ou moins intéressants m'ont conduit là où je suis.
D'aucun, surtout un imbécile, aurait dit qu'à cinquante ans si tu n'es pas heureux en amour et en travail, bah t'as raté ta vie.
A l'aune de cette sanction, je peux dire que j'ai réussi la mienne.
Ceci ne fait par forcément de moi un imbécile... alors que d'autres choses sans aucun doute.
Bref, un brin curieux, la frustration me saisi car je n'arrive pas à imaginer la tête que feraient les enseignants qui ont jalonné mon parcours scolaire, s'ils apprenaient qu'à 55 ans passé, je m'apprêtai à donner un cours à l'université.
Moi-même je n'y croirais pas.
Et pourtant.
De changement de boulot en rencontre improbable, d'accompagnement de projets aux salles de cours, il ne faut pas grand chose.
Cette rencontre devait se faire, elle s'est faite et m'a conduit dans une école d'ingénieurs où l'on a su convaincre de jeunes étudiants pour nous suivre dans notre projeeEEETTT... ermm, pardon... l'emballement toussa toussa... demain elle me conduira à l'université et l'an prochain dans un campus de formation hospitalière.
Man dieu c'te folie !
J'me dis que si on me fait confiance, si on vient me chercher pour faire cela et qu'on m'invite à dispenser ces cours, après tout c'est peut-être que j'en suis capable, que j'ai assez de compétences et d'expertises, mais quand même, ça fait tout drôle !
Tout ça je le dois aux personnes qui ont accompagné ou croisé ma vie.
D'abord mes parents qui m'ont rabâché tant de fois que le travail d'apprendre c'était pour moi car pour eux c'était trop tard.
Les enseignants, surtout deux, messieurs Bayard et Garnesson qui m'ont transmis tant de choses que je ne comprenais pas à l'époque et qui maintenant sont des évidences.
Des ami(e)s aussi et surtout qui m'ont permis d'entrer et accompagné dans mon métier, surtout Lucie et Marie-Thérèse.
Des collègues qui m'ont soutenu ou pas et chacun d'eux m'aura à sa façon conduit là où j'exerce. Certains sont devenus des amis, enfin ils aiment à le croire comme la Manon ou l'ardéchieur, sans oublier Sylvie, Ginette, Danielle, Françoise, Christophe, Patricia et les autres...
Mais il y a aussi mon mari, mon amour, ma vie, sans qui cela ne serait pas.
Avec la liste des autres bonheurs et des drames qui façonnent mon histoire et mon image dans le miroir, celui que je vois, bien cabossé mais toujours debout me dit :
On n'a pas rigolé tous les jours mais putain ça valait le coup !
Alors demain devant les étudiants, je tâcherai de leur transmettre la douce folie qui me pousse toujours à être un éternel préadolescent de 11 ans et demi qui s'émerveille (comme aurait dit papa) devant un confetti.
L'âge me fait avoir un regard sage sur mon passé, mais ne vous y trompez pas, je reste un taureau premier décan issu du croisement d'une berrichonne et d'un picard.